Une bouée lancée au Président et aux gilets jaunes
Comment sortir de ce naufrage politique, démocratique, de cette révolution que vit notre pays depuis plusieurs semaines ?
Le pays traverse une crise politique, de valeurs, mise en exergue par cette marée jaune qui déferle dans nos rues, campagnes, et sur nos ronds-points. Cette goutte de gazole trop cher qui a fait déborder le vase du mécontentement, entraîne derrière elle un océan de revendications puisant dans la misère sociale, le déclassement, le sentiment d'injustice, les inégalités...
Et surtout un éloignement de plus en plus abyssale entre ceux qui ceux qui tiennent le gouvernail, nos élus, et ceux qui rament dans ce bateau France qui sombre doucement.
Mais attention moussaillons jaune de ne pas se tromper de cap dans cette révolution légitime et d'oublier l'héritage de ceux qui se sont battus pour plus de droits, d'égalité et de solidarité, un modèle de protection sociale mal en point mais que le monde nous envie encore.
Exiger qu'une amélioration de son pouvoir d'achat, cela n'est pas qu'obtenir individuellement qu'un peu plus de salaire net à la fin du mois, le pouvoir d'achat c'est aussi et surtout un salaire brut qui garantit pour tous la possibilité de se soigner, d'avoir une retraite décente, des services publics de qualité.
Moins de cotisations salariales et patronales ou moins d'impôts, cela veut dire moins de possibilité de se soigner, un système de protection sociale qui n'est plus garanti pour tous, moins de solidarité, et donc accélérer définitivement vers un modèle de société plus individualiste qui a déjà le vent en poupe.
C'est finalement accompagner la fin de l'ancien monde, pour accélérer le changement vers un nouveau monde du chacun pour soi, où l'accès aux soins, à la culture, aux loisirs... sera possible pour ceux qui en auront les moyens.
Attention monsieur le capitaine du bateau France de ne pas se contenter de cette bouée, de ces petites mesures, lancées en direction des plus fragiles, alors que la tempête du mécontentement est de force douze et pas seulement une petite brise sans lendemain. Cela ne suffira pas car les français ne veulent pas seulement se raccrocher à cette bouée pour éviter de se noyer, ou juste survivre.
Ils veulent vivre, faire partie du bateau France, décider collectivement de la direction à prendre. Construire et se diriger vers un horizon plus solidaire, équitable où chacun aura sa place, son mot à dire ; les citoyens, les corps intermédiaires, les associations, les entreprises, les politiques. Que personne ne reste à quai comme c'est le cas depuis trop longtemps.
C'est un vrai changement de cap, une répartition plus juste des richesses, des efforts qui ne doivent plus être demandés toujours aux mêmes.
Monsieur le capitaine, président du bateau France, faîtes en sorte qu'il n'est pas la même destinée que le Titanic. Vous avez la possibilité de donner un coup de barre en construisant avec le peuple, une société plus juste, où chacun pourra vivre dignement de son travail, croira en l'avenir et pourra s'impliquer en tenant un rôle pour écrire collectivement la suite de l'histoire.
Les gilets jaune, vous êtes peut être en train d'écrire une page de l'histoire de France. Celle-ci peut changer les choses, apporter plus de justice sociale, de démocratie, de co-construction des politiques publiques ...si elle s'écrit à plusieurs mains.
A chacun de saisir cette bouée ou pas mais ce n'est que le début de l'histoire....
Nicolas Sornat
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